Le protocole de recherche global, dessiné à l’issu d’un séminaire de la PJJ sur « La mise en danger de soi et d’autrui à l’adolescence », ambitionnait de comparer – dans des sites urbains qui comportent des ZUS et des quartiers hors ZUS, formés de classes moyennes et surtout populaires, partiellement issues de l’immigration – les dynamiques de décrochage scolaire et d’implication dans des inconduites ou des délits des adolescents. Les émeutes du mois de novembre 2005 ont donné une actualité supplémentaire à ce travail. Elles ont eu une grande extension, mais se sont développées de façon très variable dans les communes qui ont de grands quartiers d’habitat social. Inexistantes à Marseille, faibles dans l’Est Lyonnais où pourtant, par le passé, les violences urbaines furent importantes, elles ont plus d’acuité dans des communes de l’Ouest – Évreux, Rouen, Le Havre – où on ne les attendait pas. Il faut noter également qu’elles ont impliqué dans une mesure importante des adolescents issus de l’immigration subsaharienne. Sans confondre ces émeutes avec les dérives scolaires et la délinquance ordinaire, on est amené à s’interroger sur l’éventualité d’une matrice de déterminations qui pourrait être en partie commune.
Mise en danger de soi et d’autrui à l’adolescence : inconduites et interventions sociales
Auteur•rice•s
Hugues LAGRANGE, Suzanne CAGLIÉRO, Franck SINA
Publication
2007