Les représentations sociales du règlement des litiges. Le cas des modes alternatifs

Auteur•rice•s

Hubert TOUZARD, Imen BENHARDA-PIGET, Marina BASTOUNIS

Publication

2000

La recherche dont on présente ici une synthèse a pour objectif de tenter d’expliquer la frilosité française à recourir aux modes alternatifs de règlement des litiges et plus particulièrement à la médiation judiciaire. L’axe explicatif retenu est celui des représentations sociales. On part du postulat maintes fois démontrées par les recherches de la psychologie sociale que les pratiques et les comportements sont très dépendants des représentations sociales. Cela veut dire dans le contexte qui nous occupe ici que les pratiques et comportements à l’égard des modes alternatifs dépendent des conceptions que les professionnels du droit et les justiciables développent à l’égard de la justice et des modes alternatifs. A cet égard deux hypothèses précises sont formulées.

La première postule que les acteurs qui ont une conception traditionnelle du droit et de la justice ont une représentation plus critique et des attitudes plus négatives que les autres à l’égard de la médiation. En effet la médiation repose sur l’idée d’un droit et d’une justice qui se négocient entre les parties en conflit et non pas sur l’idée d’une justice rendue au nom de l’État par le magistrat. La justice devient une opération contractuelle. Une telle opposition des conceptions de la justice entraîne une représentation critique et des attitudes négatives envers la médiation, dernière venue parmi les procédures de règlement des litiges.

La deuxième hypothèse postule que les personnes les plus réservées à l’égard de la médiation sont celles qui ont une connaissance partielle, imprécise ou inexistante de la médiation.

Cette recherche est issue de l’appel à projet sur le thème : Modes alternatifs de règlement des litiges