L’objet central de la recherche est défini autour de la compétence en médiation – ses pratiques et les logiques qui les structurent. L’ensemble des domaines d’exercice de la médiation ne pouvant être ainsi exploré, trois domaines principaux ont été retenus : la médiation pénale, la médiation sociale et la médiation familiale. L’observation concomitante de ces trois formes de médiation autorise une démarche comparative. La recherche de constantes et de disparités permet d’amener des conclusions analytiques sur les pratiques et les contextes d’exercice de la médiation de manière plus générale, et de contourner les effets liés à la délimitation d’un secteur d’intervention. L’objectif est de rendre raison des conditions de stabilisation des pratiques en médiation, constituant ainsi un domaine d’intervention spécifique – la résolution alternative des différends – doté d’une certaine unité. Mais aussi de distinguer leurs différences par rapport aux instances juridictionnelles, notamment quant aux ressources d’adaptation et d’innovation propres à la médiation.
La démarche s’est appuyée sur les référents théoriques et les dispositifs méthodologiques de la sociologie. Il s’est agi notamment d’observer de façon méthodique l’activité de onze instances de médiation et de leurs médiateurs, répartis sur quatre sites géographiques : la Moselle ouest, Paris, l’agglomération nantaise et le Val d’Oise, les divers types de médiation étant observés dans chacun de ces sites. Des données ont été constituées sur la morphologie de ces instances, sur leur activité globale, sur le type de différends qui leur parvient et sur la pratique des médiateurs. Trois modes de collecte des données ont été retenus à cette fin : l’observation des documents produits par les instances, l’examen statistique d’un échantillon de leur activité et des entretiens compréhensifs auprès des responsables et des médiateurs.
Trois aspects majeurs se sont dégagés de l’analyse, que nous présentons successivement la logique de la pratique des médiateurs, la détermination de leur domaine d’intervention et la question de l’indépendance de l’activité de médiation.
Cette recherche est issue de l’appel à projet sur le thème : Modes alternatifs de règlement des litiges