Les rapports entre professionnels et non-professionnels de la justice ont, à ce jour, le plus souvent été analysés d’un point de vue que l’on pourrait qualifier d’ethnographique : comment professionnels et non-professionnels travaillent-ils ensemble dans une formation de jugement (ex : conseils de prud’hommes, cours d’assises…) ? Ou bien, quels sont les principes de justice que mobilisent les juges non-professionnels (équité, intime conviction…) ? Ce travail adopte une perspective différente. Il fait l’hypothèse que les débats contemporains sur les rapports entre professionnels et non-professionnels de la justice nous renseignent non pas simplement sur la répartition des rôles au sein des formations de jugement : ils mettent en jeu une conception de la justice dans les sociétés démocratiques (quel mode de légitimation ?), dans le même temps qu’ils mettent en jeu des luttes sur l’architecture même du débat sur la « bonne justice » : quels protagonistes ? quels registres d’intelligibilité ?
Cette recherche est issue de l’appel à projet sur le thème : Sociologie des personnels de justice