L’idée de cette enquête est née d’une certaine perplexité face à l’intense médiatisation de la question de la prison en l’an 2000. En effet, si toutes sortes d’intervenant(e)s étaient appelé(e)s à parler de la prison, une catégorie de la population, directement concernée par le monde carcéral, était négligée : les proches de détenu(e)s. D’ailleurs, les travaux sociologiques français – à l’inverse de ceux menés en Amérique du Nord et au Royaume-Uni – ne se sont jamais intéressés à ces personnes (mis à part quantitativement), et plus généralement à la problématique du maintien des liens familiaux et/ou affectifs des personnes incarcérées. Toutefois, des travaux sur des situations familiales marquées par l’absence ou la disparition d’un de ses membres peuvent utilement inspirer cette exploration.
Alors que débute, en France, l’expérimentation d’Unités de Vie Familiale (UVF), c’est-à- dire de « parloirs intimes » pouvant aller jusqu’à 72 heures, beaucoup d’autres pays considèrent, depuis longtemps, ce type d’aménagement comme partie intégrante de la politique pénitentiaire, et notamment de sa mission de réinsertion. C’est tout particulièrement le cas du Canada : c’est donc naturellement que l’objet de notre enquête est une comparaison entre ce pays et la France. Mais nous ne rendons compte ici que de la partie française de l’étude.
Cette recherche est issue de l’appel à projet sur le thème : Famille