La solidarité familiale à l’épreuve de l’incarcération : une analyse comparative

Auteur•rice•s

François CHAZEL, Gwénola RICORDEAU

Publication

2003

L’idée de cette enquête est née d’une certaine perplexité face à l’intense médiatisation de la  question de la prison en l’an 2000. En effet, si toutes sortes d’intervenant(e)s étaient  appelé(e)s à parler de la prison, une catégorie de la population, directement concernée par  le monde carcéral, était négligée : les proches de détenu(e)s. D’ailleurs, les travaux  sociologiques français – à l’inverse de ceux menés en Amérique du Nord et au Royaume-Uni – ne se sont jamais intéressés à ces personnes (mis à part quantitativement), et plus  généralement à la problématique du maintien des liens familiaux et/ou affectifs des  personnes incarcérées. Toutefois, des travaux sur des situations familiales marquées par  l’absence ou la disparition d’un de ses membres peuvent utilement inspirer cette  exploration.

Alors que débute, en France, l’expérimentation d’Unités de Vie Familiale (UVF), c’est-à- dire de « parloirs intimes » pouvant aller jusqu’à 72 heures, beaucoup d’autres pays  considèrent, depuis longtemps, ce type d’aménagement comme partie intégrante de la  politique pénitentiaire, et notamment de sa mission de réinsertion. C’est tout  particulièrement le cas du Canada : c’est donc naturellement que l’objet de notre enquête  est une comparaison entre ce pays et la France. Mais nous ne rendons compte ici que de la  partie française de l’étude.

Cette recherche est issue de l’appel à projet sur le thème : Famille