Évolution de la formation des magistrats en France et en Europe. Bilan et perspectives

Auteur•rice•s

Harold EPINEUSE

Publication

2008

Cette recherche répond à un besoin d’évaluation formulé par la direction de l’École nationale de la magistrature (ENM), désireuse de connaître le niveau de satisfaction des magistrats eu égard à la formation initiale reçue et à la formation continue dispensée. Elle repose sur une étude empirique réalisée à partir des réponses à un questionnaire confectionné pour les besoins de l’ENM et adressé à trois générations de magistrats interrogés sur différents aspects de la formation et sur les relations humaines de leur vie en juridiction. Avec le croisement des données relatives à l’ancienneté, le genre et la fonction, cette dernière partie du questionnaire permet d’associer des manques dans la formation exprimés tels quels par les magistrats de façon anonyme, et la situation d’une certaine détresse professionnelle les touchant. Cette expérimentation d’enquêtes croisées (satisfaction et état des relations humaines) montre l’utilité qu’il peut y avoir à multiplier les angles de vue sur la formation judiciaire. En particulier, en ce que la situation actuelle offre des points de comparaison nouveaux pour l’amélioration des dispositifs de formation. En effet, la formation judiciaire s’est considérablement ouverte à l’Europe au point de faire naître des réseaux d’échange importants et de dialogue entre initiatives nationales. La question de l’évaluation pour autant, reste largement inexploitée au niveau européen. Pourtant, elle offre un potentiel de développement important en ce qu’elle permettrait aux politiques de formation de se comparer les unes aux autres et d’œuvrer en commun dans un esprit d’innovation. C’est ce que propose cette recherche, en argumentant le besoin de construire une offre d’instruments d’évaluation de la formation au niveau européen. Une offre qui permette de dépasser les enquêtes satisfactions couramment pratiquées. Une offre qui doit servir à la fois les intérêts nationaux des centres en demande d’outils pour l’évaluation, et les intérêts européens dans leur souhait de suivre la performance des systèmes judiciaires.