Le principal objectif visé par la recherche du Laboratoire d’Anthropologie Juridique de Paris était de vérifier l’originalité des pratiques juridiques des deux populations, Sénégalais et Congolais, tant au regard du bagage culturel initial des Africains (généralement dénommé leur “droit coutumier”) que du Droit positif du pays d’accueil. L’originalité de ces pratiques doit cependant être appréciée dans une perspective plus africaine qu’européenne et selon un paramètre résolument communautaire. Un des enjeux principaux des travaux menés a été de contribuer à une définition renouvelée, ouverte et “africaine” du communautarisme pour mieux encadrer les pratiques des acteurs à partir des actes et des gestes qu’ils posent au quotidien. Notre rapport insiste ainsi sur les caractéristiques de la relation communautaire, en vue d’expliquer qu’elle ne saurait être confondue avec ce qui est désigné dans certains documents officiels comme du “communautarisme” mais qui n’est, en fait, qu’une mauvaise traduction de la notion anglo-américaine le “communalism ”, reposant sur une appartenance donnée une fois pour toute à la communauté et induisant un enfermement dans le lien identitaire.
Cette recherche est issue de l’appel à projet sur le thème : L’étranger en France face et au regard du droit