Les populations originaires de Turquie, la religion et le droit de la famille : approche socio-juridique

Auteur•rice•s

Francis MESSNER, Franck FRÉGOSI

Publication

1999

Dans le cadre de la Mission de recherche Droit et Justice et plus particulièrement du programme « L’étranger en France – face et au regard du droit », centré sur le statut familial des populations étrangères résidant en France qui incluent aussi bien des nationaux d’origine étrangère que des non-nationaux, l’équipe du centre CNRS Société, Droit et Religion en Europe de l’Université Robert Schuman (Strasbourg III) a choisi d’étudier le cas des populations originaires de Turquie en prenant comme cadre privilégié d’observation leur implantation en Alsace. A titre indicatif, il convient en effet de rappeler que 15 % des turcs de France résident en région Alsace, où ils constituent la première communauté étrangère et sont principalement localisés dans le département du Bas-Rhin.

En fonction de l’orientation à la fois pluridisciplinaire (sciences juridiques et sociales) de notre centre et de notre axe privilégié d’étude, à savoir, l’étude, dans une optique comparative, au niveau européen, de la situation institutionnelle et culturelle des religions et du religieux, nous avons proposé dans le cadre de cette enquête, d’analyser les modes de présence et d’interaction entre référents religieux et référents normatifs étatiques en matière de droit de la famille et de pratiques matrimoniales parmi les populations originaires de Turquie. Il est en effet établi que le domaine de la famille constitue l’un des principaux secteurs de la vie sociale traditionnellement investi et valorisé par le religieux. L’islam, religion sociologiquement majoritaire parmi l’échantillon de population concernée sur ce point précis est loin de déroger à la règle. S’ajoute à cela le fait que pour les populations en question, indépendamment de toute appartenance confessionnelle et pratique religieuse effective, le mariage, non seulement lie deux individus de sexe opposé mais agrège également à un groupe préexistant, de là son caractère massivement endogamique.

Cette recherche est issue de l’appel à projet sur le thème : L’étranger en France face et au regard du droit