L’IERDJ s’associe à l’hommage national rendu ce 14 février à Robert Badinter, disparu le 9 février 2024. Grand avocat, garde des Sceaux, ministre de la Justice, président du Conseil constitutionnel et président d’honneur de l’IERDJ, il a toujours œuvré pour le droit et la justice et à la garantie des libertés fondamentales des citoyens.
Professeur de droit privé et avocat au Barreau de Paris, Robert Badinter s’est engagé dès les années 70 dans le combat pour l’abolition de la peine de mort. Devenu ministre de la Justice, il fut l’artisan de la loi portant abolition de la peine de mort en France, promulguée le 9 octobre 1981.
Entre 1981 et 1986, il a réformé également le code pénal, met fin aux juridictions d’exception et aux quartiers de haute sécurité dans les prisons, améliore le droit des victimes et ouvre la saisine directe de la cour européenne des droits de l’Homme.
Président du Conseil constitutionnel de 1986 à 1995, Robert Badinter a affirmé l’institution comme une juridiction garante de l’État de droit et protectrice des droits et libertés.
Homme de convictions et de valeurs humanistes, son action et ses combats ont inspiré des générations entières de juristes et résonnent particulièrement avec les missions de soutien à la recherche sur le droit et la justice de l’IERDJ dont Robert Badinter était Président d’Honneur.
Pour Valérie Sagant, Directrice de l’IERDJ, « Cette présidence nous honore et traduit la forte et ancienne implication que Robert Badinter a eue dans les travaux de l’Institut des hautes études sur la justice (IHEJ), auquel l’IERDJ a succédé en fusionnant avec la Mission de recherche Droit et Justice. Ses attentes étaient élevées devant un important besoin de connaissances et d’analyse prospective. Robert Badinter s’est personnellement impliqué pour favoriser la création d’une nouvelle entité renforcée chargée de soutenir des recherches pluridisciplinaires sur le droit et la justice et de développer des analyses entièrement indépendantes des institutions mêmes qui la composait.
A la création de l’IERDJ, il avait été convaincu par le schéma de gouvernance que nous lui avions proposé, avec Sonya Djemni-Wagner, chargée de la préfiguration du nouvel Institut. Présidé à tour de rôle par les Cours supérieures (Conseil constitutionnel, Conseil d’Etat, Cour des comptes, Cour de cassation), vice-présidé par le ministère de la Justice, principal contributeur, et le CNRS, deuxième principal contributeur, et réunissant une grande variété de membres, la configuration du groupement d’intérêt public IERDJ permet aux membres d’exercer leur pouvoir d’orientation des travaux de l’Institut sans pouvoir interférer dans leur conduite. Par la suite, Robert Badinter a été un soutien sans faille du nouvel Institut et nous a réitéré son appui jusqu’au dernier entretien que nous avons eu avec lui en juin 2023. »
Au nom de l’IERDJ, Valérie Sagant adresse ses plus vives condoléances à son épouse et à ses proches.
Photo captée sur le site du ministère de la Justice © Joël Saget / AFP