Exploration du pouvoir judiciaire féminin : Carey Young expose ses œuvres captivantes dont le projet « Surfaces of Law » soutenu par l’IERDJ

Dans le cadre de sa thématique de travail « Art, droit et justice », l’IERDJ a accueilli en résidence l’artiste londonienne Carey Young qui réalise un parcours artistique autour du thème “Law and Justice” présentant des œuvres d’art traitant du droit et de ses langages, de son esthétique et de son exécution. L’artiste-chercheuse utilise une variété de médias, notamment la photographie, la vidéo, l’installation artistique et le mot écrit. Focus sur deux de ses projets présentés prochainement lors d’une exposition qui lui est consacrée du 11 janvier au 17 février 2024 à la galerie Paula Cooper de New York.

La justice comme métaphore de la société

Carey Young, artiste et professeure associée des Beaux-arts à la Slade School of Fine Art, University College London, s’est depuis toujours passionnée pour le thème “Law and Justice”, au travers de différents projets. Le premier d’entre eux, « Appearance » est une pièce monumentale inspirée des Screen Tests d’Andy Warhol, qui plonge le spectateur dans un monde où quinze juges britanniques, y compris deux de la Cour suprême et la seule femme juge transgenre du Royaume-Uni, prennent place individuellement sur une chaise judiciaire dans un studio d’un blanc austère. L’artiste défie ainsi les conventions en capturant des gros plans fascinants de ces femmes juges, révélant une gamme expressive de choix vestimentaires, de talons hauts à des hijabs, des parures dorées à des cheveux teints en bleu. Ces images puissantes déconstruisent les stéréotypes de l’identité judiciaire, tandis qu’elles explorent les ornements de leur autorité, révélant des personnalités riches en émotions et en héritage culturel.

Appearance, Carey Young, 2023 (still). HD video (from 4K), silent, 49 mins 30 secs.

Le projet « Surface of Law »

Toujours en cours de création, le projet « Surfaces of Law » sera également exposé au travers de sept photographies pour lesquelles l’IERDJ a accompagné l’artiste, en lui permettant d’accéder aux lieux de justice et en ouvrant les portes de lieux souvent réticents à s’exposer. Des détails souvent oubliés de l’architecture juridique, notamment les intérieurs des palais de justice, des prisons, des bibliothèques de droit, des commissariats de police, des cabinets d’avocats, des archives juridiques et des écoles de droit : en explorant cette matérialité du droit, Carey Young questionne l’architecture comme métaphore du système juridique lui-même. Ces clichés, pris en Belgique, en Suisse et en France, captent la vie quotidienne de ces espaces disciplinaires et carcéraux et soulignent les liens entre abstraction artistique, pouvoir institutionnel et pouvoir de l’État.