Transhumanismes(s) & droit(s)

Auteur•rice•s

Amandine CAYOL, Emilie GAILLARD

Publication

2022

Résumé de la recherche : Cette étude est le fruit de la collaboration d’une équipe de recherche pluridisciplinaire composée de juristes, de sociologues et de philosophes et s’inscrit en outre dans la transversalité juridique (droit public et droit privé / droit interne et international). Réalisée sur une période de deux années et demie, elle a eu pour objectif d’identifier, dans un premier temps, les idées et les réalisations pouvant être rattachées au transhumanisme. Pour ce faire, des enquêtes de terrain ont été menées auprès d’acteurs divers et aux opinions variées situés en France, en Angleterre et en Espagne : militants transhumanistes, penseurs critiques, « personnes augmentées » (personnes ayant recours sciemment à des modifications technologiques pour « augmenter » leurs capacités physiques et/ou cognitives), professionnels de santé (de diverses spécialités) et chercheurs dans la lutte contre le vieillissement, l’intelligence artificielle et les prothèses. La synthèse de ces échanges permet de conclure, tout d’abord, qu’il n’existe pas un mais des transhumanismes et que les partisans de cette idéologie ne mettent pas tous l’accent sur les mêmes priorités. Elle met ensuite en exergue l’existence de glissements parfois imperceptibles, dans le domaine médical, vers l’augmentation technologique et/ou génétique de l’être humain. Il importe d’ores et déjà de penser le transhumanisme dans sa complexité pour en normer les conséquences ramifiées pouvant conduire à de véritables changements civilisationnels. Un droit de la condition humaine future reste à construire en conscience de responsabilité envers les générations futures. C’est ainsi que, dans un second temps, l’équipe a mis à l’épreuve certaines notions fondamentales du droit – telles que les notions de personne, de responsabilité, de propriété, de patrimoine, de droits humains et de souveraineté – à l’aune du transhumanisme. Cette recherche s’inscrit dans une dynamique résolument prospective et imaginative. Elle vise à éprouver les forces et les faiblesses de ces notions cardinales du droit et à s’interroger sur leur adaptabilité et leur perméabilité aux idées et réalisations transhumanistes.