Recherche longitudinale sur le devenir des personnes sorties de I’ ASE en Seine-Saint-Denis entre 1980 et 2000. La recherche des personnes et les entretiens

Auteur•rice•s

Mihai Dinu GHEORGHIU

Publication

2002

La recherche longitudinale s’est proposée comme objectif principal d’actualiser et de faire avancer les connaissances dans un domaine où la question du “devenir après la sortie” continue de constituer un sujet d’interrogation récurrente pour les chercheurs et les professionnels qui interviennent sur le terrain de l’enfance protégée. Elle vise à contribuer à la constitution d’une base de données fiables sur vingt ans concernant cette population d’enfants et de jeunes ayant connu un parcours à l’Aide Sociale à l’Enfance dans le département de la Seine-Saint-Denis, à même d’être comparées avec les données sur la population générale du département pour les mêmes catégories d’âge, voire avec celles d’autres départements. La recherche propose une évaluation de la politique publique dans ce domaine vingt ans après les recommandations du Rapport Bianco-Lamy et après la décentralisation. L’évaluation des effets des conditions de suivi à l’ASE (Aide sociale à l’enfance) sur le devenir de ces personnes tient aussi compte des changements intervenus dans le domaine législatif, surtout pour ce qui concerne la reconnaissance des droits des enfants et de la famille, et de l’imposition de la « nouvelle idéologie » du maintien des liens entre enfants placés et familles d’origine. Les vingt dernières années ont apporté également de nombreux changements dans le travail social, avec l’apparition de nouvelles professions, une redéfinition des rapports interprofessionnels, la transformation des pratiques, le redéploiement des responsabilités entre la justice et l’administration. Troisièmement, les caractéristiques de la population prise en charge ont changé : il est plus souvent question de dégradation du tissu social, de la crise socio-économique, de maltraitances (dont des abus sexuels), de l’accélération des phénomènes migratoires (avec l’apparition d’une nouvelle catégorie d’enfants pris en charge, les « mineurs isolés »). Le développement du dispositif de protection et la différenciation des mesures d’accueil et de prévention ont contribué à l’élargissement du champ d’observation et à de nouvelles augmentations des effectifs pris en charge, après une période antérieure de déclin (1984-1993).