De récentes affaires judiciaires ont mis en évidence deux difficultés, qui ne sont pas nouvelles :
– la difficile mission de juger.
– la difficile compréhension de cette mission et du fonctionnement de la justice.
Face à des drames humains et aux réactions qu’ils entraînent, la justice ne reste pas sourde face à cette émotion, mais elle doit avant tout appliquer la loi.
Malheureusement, il est des cas où dire le droit ne permet pas de répondre à l’émotion suscitée par l’infraction commise et où les citoyens ont le sentiment que justice n’a pas été rendue.
Une telle situation révèle souvent une inadéquation de la loi qui ne peut pas toujours être palliée par une interprétation des textes par les juges.
Dans d’autres cas, c’est la rigueur de la loi qui peut être source d’incompréhension, quand elle punit celui ou celle qui, aux yeux des citoyens, n’aurait pas dû l’être, ou lorsqu’elle donne raison à un justiciable plutôt qu’à un autre.
Afin de contribuer à cette réflexion, a été organisée sous la forme d’un webinaire le jeudi 3 juin 2021 la conférence-débat La justice face à l’émotion avec le soutien de la Mission de recherche Droit et Justice et la participation du Laboratoire de droit privé et de sciences criminelles ainsi que de l’Institut de sciences pénales et de criminologie.
Interview de Jean-Baptiste Perrier, Professeur à Aix-Marseille Université, organisateur de la conférence La justice face à l’émotion