Le Dictionnaire des juristes ultramarins (XVIIIe-XXe siècles) est le fruit d’une recherche collective qui rassemble des historiens, des historiens du droit et des juristes d’universités ou de grands établissements européens et africains. Il débute à la fin de l’Ancien Régime, à une période où sont publiées des synthèses analytiques majeures sur l’organisation administrative et judiciaire de l’Empire français. C’est au moment de la « coopération » qu’il s’achève, c’est-à-dire après les Indépendances, mais alors que des liens officiels et humains perdurent afin d’assurer la transition institutionnelle.
Cet ouvrage inédit comble un vide historiographique en offrant des informations, des analyses et des références sur les hommes qui ont participé à l’élaboration et aux mutations du droit colonial, puis du droit d’Outre-Mer. Ces « juristes », dénommés ainsi en raison de leur formation, de leur fonction ou de leur action, viennent d’horizons sociaux, politiques, voire juridiques parfois très différents. De surcroît, dans un souci de contextualisation, de clarté et de mise en perspective, quelques entrées s’intéressent aux grandes institutions (comme les cours d’appel) dont ont fait partie ces juristes et aux outils qu’ils ont utilisés, tels que la Revue algérienne, tunisienne et marocaine de législation et de jurisprudence.
L’objectif de ce travail a été de déterminer qui étaient ces juristes, quelles ont été leurs actions sur le droit et leurs motivations. Dans cette optique, les notices présentent à la fois des aspects prosopographiques et de fond. Les origines sociales, la carrière de ces hommes y sont précisées, ainsi que des réflexions sur leurs œuvres doctrinales et/ou politiques. Ce double aspect constitue une valeur ajoutée du point de vue scientifique car le lien entre, par exemple, formation et manière de concevoir le droit, ou, plus généralement, entre « l’être » et le « faire », est rarement mis en évidence dans les études portant sur ce sujet. Afin de remplir au mieux ce dessein, les rédacteurs se sont très largement appuyés sur des documents d’archives qui se trouvent en France et à l’étranger.
Par sa méthode, son originalité et son contenu, ce dictionnaire servira non seulement aux praticiens (conservateurs, bibliothécaires, etc.), mais également aux spécialistes des différentes disciplines des sciences humaines et sociales.