- La nouvelle étude réalisée et publiée par l’IERDJ, repose sur le travail d’un groupe de réflexion composé d’expertes et d’experts de diverses disciplines et de praticiennes et praticiens de la justice.
- En s’appuyant sur les sciences humaines et sociales, notamment la sociologie du travail, ils ont étudié le quotidien des acteurs de la justice.
- L’étude s’intéresse notamment à l’influence, sur le travail, de l’accélération du temps et de l’individualisation du travail, deux phénomènes modernes aux injonctions parfois contradictoires.
- Elle met en lumière le rôle crucial de l’organisation du travail dans la qualité de la justice et le ressenti de ses acteurs et ouvre de nouvelles questions à traiter.
Les professionnels de la justice, qu’ils soient magistrats, greffiers ou avocats, expriment de plus en plus leur mal-être. Au-delà des souffrances individuelles, ce malaise met en lumière la faiblesse des moyens alloués, mais aussi la distorsion entre la réalité de l’activité et l’éthique professionnelle faite d’une exigence de qualité et l’importance de l’organisation du travail et
Un groupe de réflexion, composé d’expertes et d’experts de diverses disciplines et de praticiennes et de praticiens de la justice, a exploré une question centrale : pourquoi ces métiers, pourtant souvent choisis par vocation, conduisent-ils à une perte de sens ?
En s’appuyant sur les sciences humaines et sociales, notamment la sociologie du travail, ils ont étudié le quotidien des acteurs de la justice.
Rédigée par Anne-Sophie de Lamarzelle, magistrate et responsable d’études et de recherches à l’IERDJ, Valérie Sagant, magistrate et directrice de l’IERDJ avec la collaboration de Mélanie Vay, docteure en science politique et responsable d’études et de recherches à l’IERDJ, l’étude se concentre d’abord sur l’accélération du temps et l’individualisation du travail, deux phénomènes actuels aux injonctions parfois contradictoires.
Quatre caractéristiques principales sont analysées :
- Le débordement temporel décrit par une large majorité de professionnelles et professionnels ou d’actrices et acteurs
- L’intensification et la fragmentation du travail
- La place pris par le reporting et les nouveaux outils de travail
- La fragilisation des logiques de métiers
L’étude tend à montrer comment, face à ces évolutions, les collectifs de travail et les leviers permettant de redonner du sens au travail représentent des ressources fondamentales.
La justice n’est pas réductible à son fonctionnement procédural ou institutionnel, encore moins à l’appréciation de la responsabilité individuelle de ses agentes et agents : elle s’incarne au quotidien dans les gestes professionnels mis en œuvre par les praticiennes et praticiens. Analysant les processus existants, cette étude met en évidence le rôle de l’organisation du travail dans la qualité de la justice et le ressenti de ses acteurs actrices et acteurs.
En permettant de regarder le même objet d’étude avec une multiplicité d’approches, cette étude a l’ambition de fournir aux actrices et acteurs du droit et de la justice des ressources conceptuelles ou des inspirations qui les aident à concevoir différemment leur mission, leur politique publique ou leur pratique. Elle vise aussi à être utile au monde de la recherche en identifiant de nouveaux champs à explorer et en éclairant les travaux de la vision et du vécu qu’en ont les professionnelles et professionnels de la justice.
Répondant à sa mission, l’Institut s’efforcera de partager largement les analyses qui en sont issues et de poursuivre la réflexion.
Rédaction de l’étude
Anne-Sophie de Lamarzelle est magistrate et responsable d’études et de recherches à l’IERDJ.
Valérie Sagant est magistrate et directrice de l’IERDJ.
Mélanie Vay est docteure en science politique et responsable d’études et de recherches à l’IERDJ.
Ont collaboré aux travaux : Pierre Berlioz, Estelle Cros, Jean Danet, Yoann Demoli, Véronique Duveau, Jean-Christophe Gracia, Stéphanie Kretowicz, Joëlle Munier-Pacheu, Cécile Vigour, Laurent Willemez.
Ont participé au sein de l’IERDJ : Sarah Albertin, Laure Marcus, Stéphane Nafir-Gouillon, Florence Noire, Héléna Yazdanpanah.