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Entretien avec Cécile Tardy et Delphine Bruggeman, à l’occasion des 23e journées de la valorisation de la recherche de l’ENPJJ

Cécile Tardy, directrice du service de la Recherche et de la documentation à l’École nationale de protection judiciaire de la jeunesse (ENPJJ) et Delphine Bruggeman, membre du conseil scientifique des Journées de la valorisation de la recherche 2023 et responsable de l’unité Recherche et Études, nous éclairent sur cet évènement.

Le programme centré sur les outils numériques et les données fait écho aux préoccupations de l’IERDJ, plusieurs travaux sur les questions du numérique et outils prédictifs ont été menés ces dernières années au sein de l’Institut.

Journées organisées en partenariat avec l’IERDJ

École nationale de protection judiciaire de la jeunesse

Les 26 et 27 janvier 2023 auront lieu les 23èmes journées de valorisation de la recherche de l’École nationale de protection judiciaire de la jeunesse (ENPJJ). Ce rendez-vous annuel important, organisé en partenariat avec l’IERDJ, portera cette année sur la place des statistiques, des algorithmes et des outils actuariels dans le champ de la délinquance juvénile : l’occasion définir, éclairer et mieux comprendre ces notions avec l’aide de chercheur.es de renommée internationale.

Thomas Léonard (chercheur co-responsable de l’organisation des JVR)
Delphine Bruggeman (responsable de l’unité Recherche et Études)
Jessica Filippi (chercheure co-responsable de l’organisation des JVR)
Cécile Tardy (directrice du service de la Recherche et de la documentation)

Il y a donc une volonté de créer un espace de rencontres, d’échanges et de débats pluridisciplinaires, en présence de chercheur·es, d’experts et de professionnel·les de diverses institutions concernées par ces transformations numériques et la question des données.

Morgane Roques : Quels sont pour vous les enjeux de cette manifestation ?

Cécile Tardy et Delphine Bruggeman : Aborder la question des transformations numériques et de leurs impacts dans le champ de la justice et plus particulièrement de la justice des mineurs, c’est, dans le cadre de notre institution, mettre à jour une thématique, des questionnements et des axes de réflexion encore peu connus aussi bien du grand public que des professionnels qui exercent dans le champ de la justice. Il y a donc une volonté de créer un espace de rencontres, d’échanges et de débats pluridisciplinaires, en présence de chercheur·es, d’expert·es et de professionnel·les de diverses institutions concernées par ces transformations numériques et la question des données. Nous espérons sensibiliser, informer, étonner et interroger notre public. Comme chaque année, les résultats de recherches récentes seront au cœur de notre programme mais les tables rondes donneront également l’occasion de mieux comprendre les enjeux et les impacts sur les pratiques des professionnel.les.

Morgane Roques : Depuis combien de temps organisez-vous les Journées de la valorisation de la recherche de l’ENPJJ ?

C.T et D.B : Ce sont les 23èmes journées de valorisation de la recherche et, depuis que l’ENPJJ est à Roubaix, elles ont lieu une fois par an. C’est un évènement bien connu des professionnel·les de la PJJ et plus largement du champ de la protection de l’enfance, de l’éducation, du travail social, etc. C’est un rendez-vous annuel important que nous organisons désormais en format hybride. Si les chercheur.es du service de la recherche et de la documentation sont en première ligne pour penser et produire un programme sur une thématique choisie, avec le soutien d’un conseil scientifique, ce sont l’ensemble des services de l’ENPJJ qui contribue activement à sa mise en œuvre.

Parler de données, de statistiques, d’algorithmes, etc., cela peut sembler au premier abord très technique et réservé aux spécialistes. Et pourtant, ce qu’on appelle le phénomène du « big data » nous concerne tous, en tant que citoyens et professionnels.

Morgane Roques : Pourquoi avez-vous choisi de traiter pour cette édition 2023 la question de la justice des mineurs dans un monde de données et plus particulièrement de la place des statistiques, des algorithmes et des outils actuariels dans le champ de la délinquance juvénile ?

C.T et D.B : Chaque année ce sont deux chercheur.es qui, en binôme, sont responsables de l’organisation des JVR. Cette année, Jessica Filippi, chercheure en criminologie, et Thomas Léonard, chercheur en science politique et sociologie, ont choisi cette entrée thématique car ils la croisent dans leurs activités de recherche, notamment en ce qui concerne les outils actuariels et la justice prédictive. Parler de données, de statistiques, d’algorithmes, etc., cela peut sembler au premier abord très technique et réservé aux spécialistes. Et pourtant, ce qu’on appelle le phénomène du « big data » nous concerne tous, en tant que citoyens et professionnels. Nous souhaitons définir, éclairer et mieux comprendre ces notions avec l’aide de chercheur·es de renommée internationale. Quels en sont les enjeux dans le champ de la justice des mineurs : c’est une réflexion que ces deux chercheur·es ont souhaité susciter dans le cadre de ces JVR, et dans un contexte où la question du numérique tient une place prépondérante.

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