Voir toutes les actualités

Cérémonie de remise du Prix Jean Carbonnier 2024 : Guillaume Grégoire, récompensé pour sa thèse novatrice sur la Constitution économique 

  • La cérémonie de remise du Prix Jean Carbonnier 2024 organisée par l’Institut en partenariat avec les éditions Lefebvre Dalloz s’est déroulée le 10 mars 2025 à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne.  
  • Présidé pour la deuxième année consécutive par Diane Roman, professeure de droit public à l’École de droit de la Sorbonne, le jury a récompensé la thèse de Guillaume Grégoire pour son travail intitulé : « La Constitution économique. Une enquête sur les rapports entre économie, politique et droit » 
  • Pour la première fois depuis sa création en 2005, le prix Jean Carbonnier est attribué à une thèse réalisée à l’Université de Liège en Belgique.  
De gauche à droite :  Laurent Pfister, professeur d’histoire du droit à l’Université Paris 2 Panthéon-Assas, Valérie Sagant, directrice de l’Institut, Diane Roman, professeure de droit public à l’École de droit de la Sorbonne et présidente du jury Jean Carbonnier, Guillaume Grégoire, lauréat 2024 et Hélène Hoch, Directrice Rédaction Civil-Pénal et Ouvrages pour les éditions Lefebvre Dalloz.

Le 10 mars 2025, dans la salle 6 de l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, universitaires, représentants du monde juridique, étudiants et chercheurs se sont réunis pour célébrer la thèse de Guillaume Grégoire, docteur en sciences juridiques et chercheur en droit économique et théorie du droit à l’Université de Liège (Belgique). Intitulée « La Constitution économique. Une enquête sur les rapports entre économie, politique et droit », cette thèse a retenu l’attention du jury par son approche pluridisciplinaire et sa réflexion novatrice. 

Après avoir obtenu un double master en droit (2015) et en sciences de gestion (2016) à l’Université de Liège, Guillaume Grégoire a entamé sa thèse en 2017 sous la direction du professeur Nicolas Thirion, en tant qu’aspirant du Fonds belge pour la Recherche Scientifique (F.R.S.–FNRS). Son approche mêlant droit, économie et politique s’est démarquée parmi les 54 thèses en lice en 2024. 

« L’année dernière, nous avions primé pour la première fois une thèse réalisée par une non-juriste (Delphine Griveaud, sociologue). Cette année, nous avons l’impression de poursuivre cette dynamique avec le travail de Guillaume Grégoire, qui adopte une approche très ouverte et pluridisciplinaire », a souligné Valérie Sagant, directrice de l’Institut. 

La thèse de Guillaume Grégoire interroge la prétendue neutralité économique des Constitutions. Elle démontre que cette idée cache en réalité des choix idéologiques profonds, en mettant en lumière les tensions entre la sanctuarisation juridique du marché et l’idéal démocratique d’une société libre dans ses choix économiques. Son analyse propose également une réflexion sur le rôle respectif du législateur et du juge constitutionnel, l’équilibre entre libertés économiques et droits sociaux, ainsi que la place du marché face à l’État de droit. 

Guillaume Grégoire, lauréat du prix Jean Carbonnier 2024.

 « Il m’a semblé que la réponse traditionnelle était insuffisante, qu’elle ne permettait pas de mesurer l’influence réelle des juges sur l’organisation juridique de l’économie et qu’elle ne permettait pas de savoir finalement quelles sont les bornes précises à l’action du législateur », a expliqué Guillaume Grégoire lors de son discours.  

La présidente du jury, Diane Roman, a quant à elle salué la posture de chercheur adoptée par le lauréat :

« À mes yeux, une qualité particulièrement importante, c’est que cette thèse accorde une place centrale à la réflexion sur le principe de neutralité. Il s’agit avant tout de la neutralité économique des constitutions, mais aussi de celle du chercheur. » 

De gauche à droite : Valérie Sagant, directrice de l’Institut, Diane Roman, professeure de droit public à l’École de droit de la Sorbonne et présidente du jury Jean Carbonnier et Guillaume Grégoire, lauréat 2024.

Enfin, Laurent Pfister, professeur d’histoire du droit à l’Université Paris 2 Panthéon-Assas et membre du jury du prix Jean Carbonnier, a salué la richesse du travail mené : 
« Vous avez brassé très large et surtout, vous avez accordé une très grande attention, et c’est là l’un des apports majeurs de votre thèse, à une relecture de la jurisprudence des juridictions suprêmes, des cours européennes et des cours constitutionnels. » 

De gauche à droite : Laurent Pfister, professeur d’histoire du droit à l’Université Paris 2 Panthéon-Assas, Valérie Sagant, directrice de l’Institut, Diane Roman, professeure de droit public à l’École de droit de la Sorbonne et présidente du jury Jean Carbonnier.

L’échange nourri qui a suivi entre le lauréat et le professeur a permis d’approfondir les réflexions autour de cette thèse ambitieuse, révélant toute l’importance d’un sujet en perpétuelle évolution et au cœur des débats contemporains. La discussion a ainsi permis de revenir sur la généalogie du concept de constitution économique, de questionner l’hétérogénéité et les contradictions du référentiel néolibéral de la constitution, mais aussi de développer l’une des idée-force de la thèse qui est la mise en évidence des tensions entre l’État de droit et la démocratie. 

La campagne 2025 d’appel à candidatures pour le prix Jean Carbonnier qui fêtera cette année sa 20ème édition est ouverte jusqu’au 24 avril 2025 : https://gip-ierdj.fr/fr/actualites/ouverture-des-candidatures-pour-les-prix-jean-carbonnier-et-vendome-2025/ 


Lire le discours de Diane Roman

Lire le discours de Guillaume Grégoire

Prendre connaissance de l’interview de Guillaume Grégoire

Découvrir le recueil Jean Carbonnier

Regarder la cérémonie de remise du prix Jean Carbonnier 2024 en replay

Découvrir les capsules vidéo réalisées par les éditions Lefebvre Dalloz